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Liaison-Action N°135


DOPS : de l'organisation pas des missions

Avec la direction de l’INSEE, c’est toujours la même histoire. Les projets de réorganisation sont toujours conçus comme des gadgets organisationnels, sans lien avec les missions à accomplir.

Ainsi la réorganisation des DR n’a pas servi à améliorer substanciellement l’action régionale, mais a plutôt contribué à l’empilement de couches hiérarchiques. Le renforcement du nombre de cadres A en région que nous avions exigé à cette occasion a surtout produit une multiplication de postes " d’adjoints " ou de cadres chargés d’une mission nationale localisés en région.

Le Programme de Modernisation de la Gestion, cathédrale moderne du contrôle généralisé des agents, se casse la figure parce qu’il est absurde de se doter d’un tel outil pour gérer 6 800 agents dans des petites unités (sauf Nantes et la DG). Alors que le personnel est connu de sa hiérarchie depuis plus de 20 ans.

Et voila maintenant DOPS. Conçu une nouvelle fois en cachette du personnel et des organisations syndicales. Sans réflexion conjointe avec les nouvelles missions, les défauts d’organisation actuelle de l’INSEE, la nécessité de recruter pour rajeunir les établissements régionaux.

Le CTP du 11 février: La Direction recule !

La réaction des organisations syndicales et du personnel étaient prévisibles. Personne ne comprend pourquoi il faut des regroupements systématiques de tous les travaux.

Alors, chaque DR préfère garder dans les grands domaines d’activité de l’INSEE une compétence qui lui est indispensable pour répondre à la demande régionale et locale.

C’est ce qui explique que les pétitions soient signées de milliers d’agents exigeant, avant toute réorganisation, la prise en compte d’autres éléments:

    - une définition claire des travaux nouveaux nationaux, internationaux, régionaux ;

- l’exigence d’en finir avec l’hyperhiérarchisation des DR, d’obtenir un enrichissement des postes de travail et les formations indispensables aux nouvelles tâches ;

    - la nécessité de recruter pour éviter la sclérose qui nous guette.

Face à cette réaction, la direction a dû négocier. Maintenant la deuxième phase de DOPS commence.

Proposer d'autres réponses

Dès la mi-mars, la direction va communiquer aux Directions Régionales les scénarios de répartition des travaux qu’elle leur propose.

La démonstration peut être faite que dans le domaine des ménages comme dans celui des entreprises, il est indispensable de garder la maîtrise du travail dans chaque établissement, de ne pas regrouper des morceaux de travaux mais au contraire d’élargir le champ d’activité pour enrichir les tâches.

Dans chaque établissement, nous devrons proposer, discuter et faire adopter un scénario qui prenne en compte nos exigences, recrutement inclu.

Réunissons-nous dans les établissements pour en débattre. Exigeons une consultation du personnel sur ces évolutions qui vont transformer nos DR. Coordonnons les réflexions au niveau national, pour tourner l’INSEE vers son avenir, vers ses nouvelles missions.

CTP du 11 février : un bilan contrasté

Les réunions dans les établissements, la signature des pétitions ont été le signe que les personnels, malgré le silence des directions, commençait à prendre conscience des dangers de DOPS. La hiérarchie intermédiaire de l’INSEE commence aussi à percevoir les limites et les dangers de la réforme. Tous ces aspects ont pesés sur la CTP du 11 février.

Résumons les avancées obtenues au cours de CTP, telles que les énonce le " Relevé de décisions " publié par la direction le 16 février.

Sur les travaux

Nous avons fait confirmer que, pour assurer de nouvelles missions au niveau local, " en règle générale, toutes les directions régionales seront concernées par les travaux géographiques, par la gestion du futur répertoire d’immeubles localisés et, s’ils se mettent en place comme prévu, par le recensement de la population en continu et l’inventaire permanent des équipements ".

Au niveau des entreprises (répertoires et enquêtes), la direction a accepté d’étudier l'hypothèse de conserver les services dans les DR où ils existent. L’expérience des DR comme le Limousin, qui concilie efficacité et intérêt du travail, a permis de valider ce scénario. Nous devrons nous battre pour que ce soit l'hypothèse retenue puisque la direction va également étudier un scénario avec moins de sites.

Pour ce qui est de l’Enquête Tourisme, le traitement local sera maintenu : décision revendiquée par les personnels concernés.

Pour le service des Prix, la direction nous a affirmé au CTP qu'aucune décision n'était prise et que l'on aurait largement le temps de voir venir. Nous avions demandé à ce que le point soit traité au cours d’un autre CTP. Voilà soudain que la direction nous écrit dans son "Relevé de décisions" que "l'hypothèse privilégiée est que la capisation des relevés s'accompagnera du regroupement des activités des gestionnaires dans 8 DR environ". Voilà une discussion vite expédiée et une évolution rapide : 2 jours y ont suffi ! Mais le personnel n’a pas dit son dernier mot !

Pour les "Ménages" enfin, le relevé consent à maintenir les réseaux de collecte dans "la plupart des Directions régionales", mais il préconise un "regroupement des traitements de chiffrement-apurement" coupé des services gestionnaires.

Nous avons expliqué au CTP combien cet éclatement des travaux était coûteux en terme d'organisation, stupide si l'on envisage un volume conséquent d'enquêtes régionales, inadmissible pour la dégradation des postes de travail des agents et catastrophique pour la qualité du travail.

Sur la démarche

La direction a accepté "une information large des personnels sur les travaux de la première phase, d'ici la mi-mars" et prévu la "conclusion de la deuxième phase après un CTP en septembre, au lieu de juillet comme initialement prévu".

Elle a également écrit que sa démarche, grace à ce report d’échéance, pourrait " mieux prendre en compte les considérations les consultations en cours sous l’égide du CNIS ", répondant ainsi à notre demande.

Mais la direction passe malgré tout à la deuxième phase de DOPS dès le mois de mars : c’est "l'envoi à la mi-mars aux DR par le Comité de proposition et de suivi de scénarios concrétisant des organisations possible à échéance 2 003" et les "réactions des DR et unités concernées de la DG pour la fin avril".

On le voit donc, une mobilisation unitaire la plus large sera nécessaire pour imposer nos exigences.

 

"Les nouveaux chiens de garde"
        
de Serge Halimi : à lire absolument

Il ne vous en coûtera que 30F pour lire ce petit pamphlet contre les journalistes de complaisance, qui nous empoisonnent la vie sur toutes les télés, sur toutes les radios, et un bon nombre de revues et journaux.

Ces privilégiés aux cachets somptuaires qui nous réclament sans cesse de sacrifices, ces bien-pensant qui passent leur temps à lustrer le poil des politiques tandis que de très nombreux journalistes vivent de piges et d’emplois précaires.

Un petit extrait du livre, juste pour vous donner envie : Recevant Dominique Strauss-Kahn, le présentateur du journal télévisé de TF1, Jean-Claude Narcy, le sermonne : " Réduire le temps de travail est une chose. Encore faut-il que les travailleurs acceptent de baisser leurs salaires. Comment espérez-vous les en persuader ? ".... Et si le journaliste avait choisi de formuler comme ceci la fin de sa demande : " Encore faut-il que les détenteurs de revenus du capital acceptent de rogner sur leurs rentes qui, toutes les études le démontrent, ont fortement progressé depuis 15 ans. Comment espérez-vous les en persuader ? ". 

Silence dans les rangs !

Il était une fois un ours mal léché qui, pour que son hivernal sommeil ne soit jamais troublé, avait posté, entre lui et le reste du monde, un cerbère particulièrement efficace.

Ce molosse, issu d’un croisement particulièrement réussi entre un roquet et un basset poitevin, n’avait naturellement rien d’agressif. On peut même dire qu’il savait se montrer sympathique, tendre et affectueux. Par contre, il avait la fâcheuse habitude d’obéir aux ordres sans réfléchir, avec une aveugle et coupable fidélité.

Tout se passait donc apparemment le mieux possible aux alentours de la grotte de l’ours. Pourtant, discrètement, à petits pas feutrés, s’insinuait dans la communauté le ver de la révolte qui bientôt allait pourrir le fruit. Le troupeau que l’on croyait docile acceptait de plus en plus mal les coups de gueule de l’acrimonieux ursidé et les morsures du cerbère.

Stop !! Ca suffit, il ne s’agit pas d’un reportage animalier, et encore moins d’un conte de fée. L’ours vindicatif est le chef du SED de l’INSEE Poitou-Charentes et son cerbère le chef de la division SPON (division réponse à la demande SPONtanée).

En revanche, le ver de la révolte a, depuis déjà quelque temps, fait son oeuvre et le fruit est désormais bien pourri.

La source de l’infection se situe au moins deux ans avant l’apparition des premiers symptômes. Depuis toujours, cette dame qui est aujourd’hui chef de la SPON, montre un réel talent pour mener le personnel qui lui est confié. Malheureusement, les méthodes utilisées relèvent plus du paternalisme autoritaire que de la concertation et du travail de groupe. Avec une hiérarchie raisonnable au-dessus d’elle, tout peut se bien passer. Par contre, dés son arrivée au SED et sa mise sous les ordres de Môssieur ROUSSEL (surnommé "nounours"), les choses se sont gâtées.

Ici un bref rappel historique s’impose : Môssieur ROUSSEL nous vient de la DDA de la Vienne. Il est arrivé en septembre 90 avec une réputation d’emmerdeur (et une mutation/promotion). Depuis, cette notoriété a été amplement confirmée à l’INSEE, par des réflexions du genre : "J’en ai marre de travailler avec des connes"; par une antipathie affichée pour tout ce qui ressemble à un syndicaliste; par une tentative de refus d’heure de sortie pour une femme enceinte (avec la bénédiction du directeur d’alors).

Donc, depuis son arrivée au SED, à la tête de la division SPON, notre garde chiourme, soutenue par son chef de service, joue au rond-de-cuir d’avant guerre : "Silence, je ne veux voir qu’une tête." Quand elle réunit "son" personnel, les réunions se font sans ordre du jour, elle seule choisit les sujets abordés et toute remarque revendicatrice débouche sur un : "Si l’organisation ne vous plaît pas, vous n’êtes pas obligé de venir." Les travaux intéressants sont distribués en priorité à ses agents préférés, les ordres et contres-ordres se suivent sans qu’aucune explication soit fournie, etc..

Nous pouvons percevoir quelle ambiance de sereine camaraderie régnait au sein de cette division. Mais, le pire est survenu depuis. En effet, jusqu’à la fin de l’année dernière, cette dame avait l’habitude un peu malsaine de faire faire des exercices à ses agents. Au moins, ceux-ci connaissaient la nature de ces devoirs de classe. Or, début décembre 97, la sournoise coquine transmet à un agent une demande émanant soit-disant d’un client, banquier angoumoisin. L’agent s’interroge : "Vous êtes sur qu’il s’agit d’une demande réelle ? Il n’y a ni adresse ni numéro de téléphone." Offusquée, la perfide rétorque : "Bien sur, c’est un cas réel. Je pars en vacances à la fin de la semaine ; je veux la réponse sur mon bureau à mon retour." Pendant l’absence de son chef de div, l’employé cherche à joindre le demandeur sur son lieu de travail. Bien sur, l’inconnu le reste. Il s’agissait évidemment d’un exercice camouflé. L’agent a même poussé le sérieux jusqu’à envoyer le résultat de la demande. Celui-ci est revenu avec la mention "n’habite pas à l’adresse indiquée." Dés son retour, la chafouine s’inquiète et demande à voir le résultat. Avertie de l’envoi postal, elle se précipite au courrier, pour s’y casser le nez. Jamais elle n’avouera sa faute et son chef de service la soutiendra devant la vindicte publique.

Comme si cela ne suffisait pas, quelques jours plus tard, un autre agent de la division est convoqué dans le bureau de Roussel, en présence de son chef de division. Dés le début, les reproches tombent : "Il se dit que vous êtes invivable avec vos collègues", "vous déjeunez avec des agents qui ne sont pas de votre service", et, comble du cynisme, "Vous subissez la mauvaise influence des gens des étages !" (merci pour eux)

Cette fois ci, s’en est trop, les gens (sept personnes sur dix) en ont marre et décide d’appeler à la rescousse les syndicats et de demander que ces agissements cessent. Dés lors, l’ensemble des sections syndicales soutiennent les agents de la SPON et multiplient les rencontres avec le nouveau directeur. Raisonnablement, le personnel ne demande qu’une chose, que le chef de division profite de l’actuelle campagne de mobilité interne pour demander une autre affectation, et que le chef de service, véritable responsable, se fasse remonter les bretelles et cesse ces coupables agissements. Malheureusement, les directeurs poitevins changent mais se ressemblent. Monsieur Lissilour, comme son prédécesseur, commence par noyer le poisson (nous étudierons ce cas au mois de juin, si le temps le permet), puis, soutient inconditionnellement son encadrement.

Depuis, devant le soutien de la majorité des agents de la DR, le directeur a décidé, sous couvert de problèmes d’accueil du public, de restructurer une grande partie du SED. Une façon déguisée de reconnaître les torts de sa hiérarchie. Dans la nouvelle organisation, le chef de division incriminé se retrouve à la tête d’une division sur mesure, avec, sous ses ordres, trois agents (peut-être les trois absents du conflit). Quant à Môssieur ROUSSEL, nous espérons son départ rapide sous d’autres cieux. Nul doute que la DR y gagnerait, tant au niveau de l’ambiance qu’à celui de l’efficacité professionnelle.

Nous ne voulons pas de sanctions. Les petites incompétences du chef de division ne les justifieraient pas. La totale inaptitude du chef de service les justifierait, mais, nous savons que pour le voir partir, il nous faut une fois de plus accepter une mutation/promotion.

Dommage !

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