Liaison-Action N°140
Nos 35 Heures, on les veut, on les
prendra !
Les mobilisations des 18, 25 et
30 janvier ont été de vrais succès. Malgré des dates concurrentes, le message transmis
par les salariés du public et du privé est le même. La prospérité doit profiter aux
salariés, pas aux actionnaires. Dans les manifestations, on a pu retrouver
lambiance du mouvement social de 95 : avis au MEDEF et au gouvernement!
Ne nous arrêtons pas là. De
vrais propositions doivent être faites sur les salaires, et le gouvernement doit renoncer
à remettre en cause les 37 annuités et demi nécessaires à une pension à taux plein.
Les provocations sur la
réduction du temps de travail doivent également cesser. Nous avons le sentiment que le
ministère cherche à gagner du temps, pour imposer une RTT contraire à nos intérêts :
carcan des 1600 heures, suppression de 5 jours de congés sur 30, remise en cause des
avancées locales, pas dembauches, pas de diminution réelle du temps de travail
(par le biais de « pauses repas » élargies par exemple).
Les pseudo-expérimentations,
décidées arbitrairement, apparaissent comme des parodies de mise en oeuvre, aux plus
mauvaises conditions possibles.
Dans les services et les
administrations du ministère les attentes des agents ne sont pas prises en compte. Le
personnel veut vraiment les 35 heures, soit 23 jours supplémentaires fractionnables ou
cumulables par rapport à la situation actuelle, sans abandon de nos missions, et donc
avec les embauches correspondantes.
Si les expérimentations ne sont
pas sur ces bases, nous ne sommes pas prêts à les cautionner. Lensemble des
fédérations des finances proposent de faire du 13 mars une journée nationale pour la
RTT que nous voulons.
Sil faut paralyser
lINSEE pour être enfin respectés, nous nous y emploierons.
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BORDEAUX : ça tourne au
vinaigre !
La Direction Régionale de Bordeaux a connu une fin dannée
2000 particulièrement agitée qui restera forcément dans les annales des grands crus. Et
si, à laube du troisième millénaire, après un combat long et difficile, le
personnel de Bordeaux (qui ne sétait pas battu de telle manière depuis fort
longtemps) a finalement obtenu gain de cause il le doit à la forte mobilisation
régionale mais également nationale qui na jamais molli tout au long de ce conflit.
Un conflit qui avait débuté à la mi-novembre par la volonté de
la section CGT locale -- soutenu par une
majeure partie des agents -- dobtenir pour un vacataire en fin de contrat un nouveau
CDD. Cet agent avait été recruté à loccasion du recensement mais les tâches
quil accomplissait durant les dernières semaines de son contrat dépassaient
largement le cadre initial de sa mission. En fait, il palliait labsence flagrante de
personnel de service et effectuait des tâches très variées ; courses,
déménagement, aménagement de bureaux, déchargement de camions etc.
Si bien
dailleurs, que son poste était devenu, de lavis de tous indispensable (mais
apparemment pas du Directeur régional).
Lintransigeance du Directeur
Dès son premier contact avec lui, la section syndicale CGT
sest heurtée à un Directeur certes paternaliste
mais intransigeant. Un Directeur niant les besoins en logistique de la DR et
refusant par la même de demander un nouveau contrat pour cet agent. Ce refus catégorique
et incompréhensible fut en quelque sorte le détonateur de ce conflit. Loccupation
sauvage des couloirs (notamment celui attenant au bureau du Directeur) et les A.G se
succédèrent. Il fut décidé que le personnel de la RBI (douze agents) seraient en
grève illimitée mais fractionnée -- avec
soutien financier des autres agents. De manière à ce que ce mouvement, très pénalisant
pour la Direction, sinstalle dans la durée. Dans la foulée une large diffusion fut
faite aux syndicats nationaux et aux autres D.R. Après plus de deux semaines de conflit
et cinq jours et demi de grève fractionnée, le directeur accepta de négocier mais ne
proposa que trois mois de contrat alors que le syndicat et le personnel exigeaient pas
moins de six mois débutant en début dannée 2001. A lA.G qui suivi cette
entrevue particulièrement houleuse, il fut décidé à lunanimité la reprise de la
grève. Prévoyant un mouvement long et considérant le blocage local, les syndicats
nationaux interviennent alors auprès de la
direction nationale de lInsee
Une intervention qui permit de débloquer la situation. le
Directeur de Bordeaux proposait un contrat de six mois débutant le 1er
février 2001. Aujourdhui cet agent est donc de nouveau présent à la D.R de
Bordeaux pour une durée de six mois. Son ancienneté acquise lui permettra de se
présenter aux différents concours internes ou examens professionnels organisés en 2001.
Cétait là également un but à atteindre.
Et si lon devait trouver une morale à ce conflit on
pourrait conclure ainsi : Si les agents bordelais mettent parfois de leau dans
leur vin, il faut toujours se méfier de leau qui dort !
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A SQY
ya pas écrit Dynaposte !
A la DR Île-de-France, le
manque deffectif est chronique et il suffit dune opération comme RBI pour que
ça commence à se faire sentir sérieusement. Solution évidente proposée par
lagent moyen : « Ya quà embaucher des titulaires! ». Que
croyez-vous que réponde la direction? : « Souhaitant concentrer ses effectifs sur
la production statistique, nous avons décidé de confier la mission accueil-courrier à
Dynaposte, un sous-traitant de la Poste ».
Plutôt que den parler aux
cinq personnes travaillant dans léquipe, la direction rencontre lentreprise
en secret pendant lété, et se décide fin octobre à avouer que le contrat
débuterait le 1er décembre. Et puis...« Trouvez-vous un autre poste dans la DR
dici-là et que ça saute! ».
Après une pétition du
personnel (pas loin de 200 signatures) la direction finit par « ajourner » son
projet.
Les mauvaises langues diront
quon essaie par-ci par-là de confier des « bouts » dInsee à des
entreprises privées en se bouchant les yeux sur les conditions dans lesquelles elles
emploient leurs salariés... mais la direction nous le certifie : ce nétait que la
solution la plus réaliste pour améliorer le fonctionnement de la DR. Nous voilà donc
rassurés !
Trois mois après, un audit va
être lancé sur la mission accueil-courrier, avec cette fois-ci une solution en interne
préconisée, et... audit soit qui mal y pense!
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Statistiques publiques,
évaluation et démocratie
Mercredi 21 mars, les syndicats
CGT et CFDT de lInsee, des ministères de lEmploi et de la solidarité, de
lÉducation nationale et de
lEnvironnement organisent un colloque à Paris sur le thème
« Statistiques publiques, évaluation et démocratie » .
Pourquoi ce colloque ?
Au printemps 1999, un groupe de
travail composé dagents, syndiqués ou non, en poste à lInsee et dans les
services statistiques des ministères de léducation nationale, de lEmploi et
de la Solidarité et soutenu par les syndicats CGT et CFDT de ces organismes se mettait en
place pour organiser une riposte contre les pressions des cabinets ministériels sur la
production statistique. Quil sagisse de lévaluation de la loi sur les
35 heures, ou les emplois jeunes, de labsentéisme des profs ou du bilan des zones
déducation prioritaire, les ministres concernés multipliaient les interventions
sur les publications de leurs services statistiques pour déformer les messages, et
enjoliver systématiquement les bilans de leur politique. Ce groupe de travail a publié
une lettre ouverte au bureau du CNIS, des assemblées générales ont eu lieu dans
certains services et le CNIS a crée un groupe de travail « consacré à la clarté
et à laccessibilité des données issues du système statistiques public » .
A la suite de cette action, des
agents dautres services statistiques de ministères se sont senti largement
concernés par ces questions, et lInsee, notamment avec
« laffaire » Laroque et Salanier est apparu aussi au coeur de ces
questions de positionnement dans les débats politiques et de pressions du pouvoir
lorsquil sagit de produire des données et des études pour évaluer les
politiques publiques.
Dans la lignée des
colloques organisés en février 1996 et novembre 1998 par les syndicats CGT et CFDT de
lInsee, nous avons donc décidé de poser publiquement ces questions et de les
mettre en débat avec le personnel et les usagers du système statistique public. Ce
colloque posera la question des conditions pour que le système statistique public
contribue à lévaluation des politiques publiques dans un cadre rigoureux,
démocratique et pluraliste.
Le déroulement de la journée
Quatre sessions sont prévues :
- une mise en perspective historique, avec Joseph Fontaine (historien) , où il
sera question de la place de plus en plus importante de lévaluation dans les
travaux des services statistiques, non seulement sur le plan national, mais aussi
régional (plans Etats-régions, évaluation des politiques de santé...) ou européen ;
- une session sur les indicateurs statistiques et les besoins sociaux, où
lévaluation des performances économiques des pays au travers du PIB, des
entreprises au travers de la mesure de la productivité, des hôpitaux... sera mis en
cause pour promouvoir dautres indicateurs, pluralistes, tenant compte des conditions
sociales de production.
- trois exemples seront examinés dans le détail : les statistiques du ministère
de lintérieur en matière de délinquance et leur utilisation pour juger de la
politique de sécurité; les statistique de
la justice, dont on fait dire tout, et son contraire; et le dossier « chaud »
de lévaluation de la RTT;
- enfin, une table ronde finale traitera des conditions de lindépendance et
de la qualité du travail des experts, statisticiens et producteur de données
lorsquils traitent de sujets politiquement sensibles; des conditions de
lintervention des citoyens; du pluralisme nécessaire dans ces études...
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